Pour voir la cour intérieure de la Maison (ou Palais) de la Kumari, avec le magnifique travail sur bois de l'ethnie Newar dans un  panorama 3D, cliquer ICI

Nous voyons ici la Kumari Royale dont le palais se situe au bout de la Place Basantapur, à Katmandou. C'est celle qui était en place en 1996, au moment de notre voyage.

La Kumari royale est choisie parmi les filles de la communauté Shakiya (comme Bouddha), des orfèvres newars et bouddhistes. Les candidates présentées ont entre 3 et 5 ans. La sélection, opérée par un groupe de 5 prêtres bouddhistes de haut rang, tient compte d'une liste de 32 critères dûment précisés dans des textes : excellente santé, peau sans défaut, yeux sombres, cheveux noirs, dentition parfaite, et surtout il faut que son horoscope soit en conformité totale avec celui du roi régnant.

Dès qu'elle a été définitivement choisie, la Kumari, revêtue des atours qui lui sont réservés, est, au terme de diverses cérémonies, installée sur un trône et conduite à sa résidence. Elle n'en pourra sortir que portée en palanquin ou sur un char, lors de quelques fêtes annuelles, parée comme une déesse elle fait la joie des habitants de Katmandou. C'est l'occasion de la photographier car en dehors de la procession les photographies sont strictement interdites. Notez le contour des yeux marqués d'un superbe noir qui donne tant de profondeur à son regard, il s'agit en fait d'un artifice pour éloigner les démons.
La puberté, n'importe quelle écorchure entraînant perte de sang ou quelque maladie importante, met immédiatement fin aux fonctions. Une autre Kumari doit être alors choisie.
Il est rare qu'une ancienne Kumari trouve un mari, la croyance étant que ce mari est destiné à une mort prochaine.

Histoire de cette photo: 

Nous étions sur la place Basantapur en train de regarder et écouter un petit groupe de batteleurs. La Kumari, attirée par la musique, est furtivement apparue à la fenêtre du palais avant d'être très rapidement rappelée à l'ordre. Juste le temps de pointer mon téléobjectif et d'appuyer deux fois sur le déclencheur. Afin de ne pas la laisser seule, les autorités religieuses vont, tout de même, jusqu'à lui autoriser des "copains de jeu". Elle est habillée de rouge, la couleur obligée.