La zone corallienne dense s'étend sur quelques dizaines de mètres tout autour de l'île, avec des profondeurs allant de zéro à deux mètres environ, puis, très brutalement, le tombant avec ses profondeurs "abyssales" pour un apnéiste basique, avec ses grosses pièces qu'on peut deviner au loin dans le grand bleu très sombre (requins, barracudas etc.).

Une chauve-souris a élu domicile derrière l'onduleur raccordant mes panneaux solaires au réseau EDF. Et lorsque le soleil donne, l'onduleur chauffe, et justement le dissipateur évacuant les calories produite par les circuits électroniques est situé juste là ! 

Cette plongée s'effectuait avec un courant assez fort. J'étais lesté un peu juste et j'avais déjà purgé tout mon air. Nous avions passé le moitié de la plongée et j'avais déjà signalé que j'étais à mi-pression (100 bars).

Juste à l'épisode "rascasse - acanthaster", j'aperçois un peu à l'écart ces belles couleurs de coraux (?) violets et un peu plus loin bleu, donc je m'écarte pour aller les filmer. La palanquée repart, je la surveillais du coin de l’œil. Mais tout à coup, je rentre dans une zone de courant qui m'entraîne vers la surface, je fais un gros effort pour redescendre, je cherche un bloc de corail mort que je coince tant bien que mal dans les sangles de mon gilet afin de me lester. je pars dans la direction de la palanquée, rien à faire, le courant m'entraîne à nouveau vers la surface. Nouvel effort violent pour rejoindre le fond, je reprends un nouveau bloc de corail que je tiens dans ma main, mais bon, là je ne peux plus m'aider des bras pour nager, et je vois à peine, au loin la palanquée qui s'éloigne et que je perds de vue malgré la limpidité de l'eau. Et je remonte encore (plus la bouteille se vide, plus on devient léger donc plus on a tendance à remonter). Je regarde mon manomètre, avec les efforts consentis, j'ai beaucoup consommé d'air et je suis sur la réserve. Je décide d'arrêter de tenter de rester au fond et de poursuivre en direction d'où j'ai vu disparaître la palanquée et de remonter tant que j'ai de l'air. Donc je remonte, fais tant bien que mal un pallier, et surface. Je gonfle mon gilet comme ça je ne risque plus grand chose vu la mer calme, et je fais le tour de l'horizon. A quelques deux à trois cents mètres, j'aperçois le dhoni, j'essaie se siffler, je ne peux pas, donc je crie et agite ma Gopro que j'ai au bout d'une perche afin de me faire repérer, ce qui a été fait très rapidement. Le temps de remettre le moteur en marche et de parcourir la distance, en quelques minutes j'étais à bord. Immédiatement je suis monté sur le toit du bateau car je me doutais bien qu'on allait me chercher, effectivement le parachute du moniteur se déploie, pas très loin, car ils m'avaient cherché et, ne me trouvant pas, le moniteur remontait pour voir, j'ai sifflé, me suis montré, le moniteur a replongé et la palanquée a terminé ses dix dernières minutes de plongée.