Au loin, presque au milieu de marais, quelques stèles tombales alignées, quelques trous creusés dans la terre avec des murets de pierres et des restes de troncs, vestiges d'anciennes caches de nourriture (glacières...) émergent des saules nains, une désolation sans nom que cette île en cette saison. Parfois la brume se lève un peu, au loin Pauline Cove avec les bâtiments des rangers et les vestiges de cet ancien port baleinier, puis, en arrière plan l'Austral au mouillage au large, émergent de la grisaille ambiante. Les touristes ne traînent pas, leur tour de la zone vite fait, ils se dépêchent de reprendre les Zodiacs pour aller se mettre au chaud. Comme la brume s'est un peu levée à notre retour vers Pauline Cove, je vais encore passer plus d'une demi-heure à espérer le bon vouloir des bœufs musqués, mais ces derniers, gavés probablement, ruminent et ne bougent plus d'un poil, un s'est même couché, donc j'en suis pour mes frais et je devrai me contenter des photos prises avec la brume. 

Dans peu de temps nous allons quitter le Canada et entrer dans les eaux territoriales américaines, et le lendemain ce sera Point Barrow (Alaska) avec la galère qui va s'en suivre pour les formalités... Car si, jusqu'à maintenant, ce sont les autorités du bord qui s'en sont occupé, avec les américains, ce ne sera pas la même histoire !

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