Souvenirs de Preah Khan d'il y a 12 ans: immense carrière de pierres amoncelées, végétation envahissant les ruines, comme pour le Ta Prohm, visite accompagnée par un garde armé, un "marchand du temple" et sa Kalachnikov à portée de main, et surtout la Déesse Cachée. Le guide nous avait accompagnés, à travers un dédale pierreux qui relevait parfois presque de la spéléologie, vers un bas-relief représentant une belle Déesse avec quelques offrandes à ses pieds, claustrophobes s'abstenir...

La première chose que j'ai demandé lors de cette nouvelle visite c'est: "Et la Déesse Cachée, pourrions-nous lui rendre visite?".

Et là surprise: tout les déblais avaient été enlevés, des murs remontés, l'accès se fait toujours par un dédale de couloirs mais nul besoin de s'accroupir et de se faufiler. Quel travail effectué par les équipes d'archéologues! N'empêche que peu de visiteurs en connaissent l'existence, si on ne demande pas aux guides ils ne font pas le détour et tout seul il est difficile de trouver.

  Temple Preah Khan: la Déesse Cachée - Angkor - Cambodge posté le vendredi 04 avril 2008 07:53

Elle est toujours là! Offrandes toutes fraîches (boutons de fleurs de lotus) et fumée d'encens flottant dans l'air, elle a apparemment reçu une visite très récente.

  Temple Preah Khan: une deuxième Déesse Cachée - Angkor - Cambodge posté le vendredi 04 avril 2008 17:53

Une fois ma petite photo faite, notre guide, avec un petit sourire, montre dans un recoin un peu plus sombre une ouverture passée, à première vue, inaperçue et dit: "Et là vous en avez une autre".

Je vous avouerais que je n'ai pas vu grand chose tellement c'était sombre, heureusement qu'il y a le flash de l'appareil photo !

  Temple Preah Khan: une troisième Déesse mais en chair et en os - Angkor - Cambodge posté le vendredi 04 avril 2008 18:00

Donnant sur le réduit de la deuxième Déesse Cachée, un rai de lumière diffus tombé d'une ouverture dans le plafond attire mon oeil et je distingue, dans une autre minuscule recoin, une troisième vision: une très (mais après tout peut-être pas...) vieille dame, accroupie, un demi sourire à ses lèvres serrées sur une bouche totalement édentée. C'est la gardienne de "ses" Déesses. Elle passe des heures ainsi, jour après jour, dans cette pénombre et cette moiteur oppressante. C'est elle qui entretient les bâtons d'encens, remplace les fleurs fânées, surveille la coupelle à offrandes contenant quelques rares et très petites coupures (je rappelle qu'au Cambodge il n'y a pas de pièces). Je lui donne 1 $ en lui faisant comprendre que ce billet est pour elle , elle le serre prestement dans ses doigts et se confond en courbettes et remerciements (salaire moyen au Cambodge: environ 30 $ par mois).

Pour moi c'est une des photos les plus émouvantes que j'ai jamais faites ...