Pourquoi "originaire" ? Car je l'avais ramassée à l'île de Ré espérant la voir pondre, mais... Je l'ai vu changer de couleur, de jaune à l'origine, elle a viré assez rapidement (24 heures) au blanc. Je l'ai vue se renfler, preuve qu'elle allait pondre, je l'ai vue commencer son cocon, mais elle a pondu pendant la nuit, et le matin, elle était en train de terminer son nid, abdomen tout ratatiné. Espérant assister aux naissances, je l'ai emportée, elle n'est pas du tout perturbée, je la nourris chaque jour avec une abeille ou une mouche que je lui présente au bout d'une pince à épiler, en deux secondes elle la paralyse d'une morsure de ses chélicères, puis s'occupe à l'aspirer pour se nourrir. Son abdomen s'est à nouveau arrondi, et elle a pondu une seconde fois sans que je l'ai vue faire et sans qu'un mâle soit présent puisque elle vivait désormais à l'intérieur. Puis elle a pondu une troisième fois ...

C'est sa vie qui va terminer "tragiquement" et en plus par ma faute, que je vais vous montrer avec plein de photos prises au zoom et avec une lentille Raynox 150

Vidéo de la réalisation du cocon entre le soir du 30 juin et le matin du 1^er juillet

Le 19 juin 2017 : je venais de la ramasser par inadvertance. Elle était jaune, je ne savais encore pas qu'elle virerait au blanc.

Le 20 juin 2017, elle était méconnaissable !

Le 24 juin 2017 : elle a droit à sa première mouche

Le 28 juin 2017 : je lui donne une autre mouche (très peu d'insectes pour nourrir "la bête" à l'île de Ré...)

Le 30 juin 2017, à la tombée de la nuit, Madame commence à tisser son cocon, en faisant de petites pauses.

Essayant de voir la ponte, je me lève à minuit passé, mais Madame, avec son abdomen tendu à éclater, tisse toujours et encore son nid douillet. Déçu, je prends cette photo et retourne me coucher.

Le 01 juillet 2017, elle tisse encore, mais c'est le couvercle du nid ! Son abdomen est tout fripé, elle a donc pondu entre 1 heure du matin et, disons, 6 heures.

Plus tard, cocon terminé, tapie, de ses 8 yeux, elle surveille jalousement son nid.

Le 2 juillet 2017, je lui donne une petite abeille solitaire, en deux secondes, elle la retourne, et la saisit derrière la tête afin de l’anesthésier et de "l'aspirer". 

Le 3 juillet 2017 : Après plus de 500 km de voiture, de rhétaise elle est devenue pyrénéenne ...

Ici, aucun problème pour la nourrir vu la profusion de mouches (syrphes), d'abeilles, et de papillons.

Le 4 juillet 2017

Le 5 juillet 2017

Le 7 juillet 2017

Le 11 juillet 2017

Le 12 juillet 2017 

Œil pour yeux ... Aujourd'hui, c'est une mouche qui fait les frais du repas.

Très rapidement, un coup de chélicères derrière la nuque et la mouche est paralysée en quelques petites secondes

Le 18 juillet 2017 (cet article a fait l'objet d'une page indépendante sur les moucherons)

Ces moucherons, dont on voit ici deux espèces, profitent de la proie de la thomise, j'ai observé le phénomène à de nombreuses reprises (voir ma vidéo réalisée en 2010 https://youtu.be/ePIvWY0tPvg ), ces insectes doivent savoir qu'ils ne risquent rien de la part de cette araignée.

Le 22 juillet 2017 

Le 28 juillet 2017 : Les petits de la première ponte commencent à naître

Le 29 juillet 2017 : les minuscules araignées ont envahi la véranda ! Mais un prédateur veille !

Si les adultes ne font pas de fils, les minuscules jeunes, par contre, en ont tissé partout et surtout dans tout l'angle de la véranda. Ils grouillent par dizaines !

Heureusement, ils sont tellement petits, qu'ils vont pouvoir sortir par les mailles de la moustiquaire, pour ceux qui n'étaient pas dessus, je les y ai soufflé afin qu'ils s'y collent et puissent sortir.

Précision : 6 trous de la moustiquaire = 10 mm soit 1.66 mm pour un trou, ce qui donne la taille de la bête !

Mais un prédateur, un mâle Malmignatte des maisons (Steatoda triangulosa) (environ 3 mm), profite de l'aubaine

Le 6 août 2017 : je lui change le menu avec un papillon. Elle veille sur son second cocon, et son abdomen s'est à nouveau arrondi, ce qui présage d'une troisième ponte malgré l'absence de mâle. Comme le dit Richard, le spécialiste des araignées : "il faut savoir que les araignées femelles ont une spermathèque... ce qui leur permet de pondre quand elles veulent, sans la présence immédiate d'un mâle."

Le 16 août 2017 : la troisième ponte a eu lieu pendant la nuit, la mère surveille ce nouveau cocon, remarquez son abdomen flétri par rapport à la photo du 6 août.

Le 18 août 2017 : la seconde ponte commence à naître, je vais sortir le bouquet afin d'éviter la déconvenue de la première ponte : des petits partout dans la véranda !

Pendant ce temps, la mère surveille son troisième cocon et de mon côté je continue à l'alimenter en insectes.

Ce sera la dernière fois où je la prendrai en photo, plus tard, l'ayant sortie afin qu'elle s'humidifie sous la pluie, je l'ai oubliée dehors, le lendemain, elle avait disparu, elle n'a pas quitté son cocon car ces araignées sont très attachées à leur surveillance, donc elle a été victime d'un prédateur, je pense à un lézard qui pullulent chez nous. 

Le 26 septembre 2017 : les naissances du troisième cocon ont eu lieu, je m'en aperçois un peu tard ne surveillant plus vu que je n'ai plus à nourrir la malheureuse mère, disparue depuis longtemps, je réussis à capter en photos un ou deux petits, je vois des "coquilles" d’œufs vides sur le cocon, la vie va continuer pour ceux qui auront échappé aux prédateurs.